La(l) chimie du bonheur
Pour Dalilou d’Auber
Le hasard du calendrier veut que je me sois réservé la découverte de l’avant-dernier Richard Powers pour l’été. Je ne fais qu’ajouter de l’eau au moulin de critiques judicieuses (et au jury du National Book Award), qui ont su repérer cet écrivain hors norme et hors catégorie qui sait si bien mêler la grande histoire aux démêlées à échelle plus intime, en brassant les grands bouleversements liés à la science, la génétique en l’ocurence (Générosité), ou à l’économie (dans son dernier ouvrage, absolument d’actualité Gains, qui touche également au sujet de la santé).
L’auteur de Trois fermiers s’en vont au bal et La chambre aux échos joue ici avec malice des artifices romanesques en dévoilant parfois les ficelles éculées… pour mieux entraîner son lecteur dans les délices de la fiction (il s’agit de la confrontation entre une jeune Kabyle qui incarne l’appétit de découvrir et le goût des rencontres avec les systèmes médiatique, éducatif et médical qui révèlent tous les mêmes rouages cruels et la même mécanique dévoreuse de chair fraîche).
Générosité, de Richard Powers. Cherche-Midi. 22,30 euros.