En souvenir de Baptiste
Je ne connais pas de Baptiste. De votre côté, ne connaissez peut-être pas Pierre Moustiers non plus. Donc nous sommes quittes. Vous le connaissiez peut-être et vous l’auriez oublié. Car cet ancien rééducateur d’enfants délinquants, cadre d’un laboratoire pharmaceutique et critique littéraire à Nice-Matin vit de sa plume depuis 1970, a eu le temps depuis de récolter le Grand prix du roman de l’Académie Française, ceux du roman historique, des Libraires et des Maisons de la Presse … et témoigne d’une jeunesse intacte –entre les lignes – si l’on en juge par Baptiste, comme de son dernier livre paru : Héritier d’un seigneur. Voilà qui n’est pas donné à tout le monde, n’ est-ce pas ? Moins encore lorsqu’il s’agit d’un peintre célèbre : Vélasquez.
Il y a dans ce récit un irrésistible parfum de XXème siècle, avec ce qu’il faut de cavalcades, d’aventure et de panache, une passion sensible pour la peinture et de l’admiration pour un grand homme… observé du point de vue, à taille humaine, d’un jeune homme qui commence à tracer son chemin en partant sur les traces d’un de ses (illustres) ancêtres. Des personnages forts et bien campés, des parcours émouvants, un registre classique éminemment savoureux. On n'y voit pas le temps passer.
Héritier d’un seigneur, de Pierre Moustiers. 267 pages, 18,50 euros, Albin Michel.
P.S. : Pierre Moustiers, qui a la mémoire longue, a eu la gentillesse de me faire parvenir ce livre en souvenir de
Baptiste : c’est un beau cadeau, je lui dis merci.